5 pistes pour relever le défi de l’obsolescence accélérée des compétences

Dans une époque en pleine mutation, quelle est la durée de vie d’une compétence technique? Selon l’OCDE, elle ne tient pas plus de deux ans, contre 30 ans à la fin des années 80. La transformation digitale de la société accélère l’obsolescence des compétences, mettant entreprises et travailleurs au défi…

Dans les métiers du numérique, les savoir-faire sont encore plus vite obsolètes, puisque la moyenne est de seulement… trois mois. Un constat effrayant, mais réaliste, tant la technologie évolue rapidement, faisant en sorte que 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore. Pour les entreprises, déjà confrontées aux enjeux du recrutement, il est capital d’anticiper et de lutter contre l’obsolescence des compétences. Dans son rapport «The Future of Jobs» de 2023, le World Economic Forum est assez clair: 50% de tous les employés auront besoin d’une reconversion professionnelle d’ici 2025.

Quand la tech donne le la

Dès le milieu des années 1970, le Pr Harold G. Kaufman met en lumière la notion d’obsolescence des compétences, comme «l’insuffisance des savoirs ou compétences actualisés nécessaires à un travailleur pour continuer d’être parfaitement performant dans son activité professionnelle actuelle ou future». Du fait de la transformation digitale de la société et des avancées technologiques, ce décalage, entre savoir-faire acquis et requis, ne cesse de se creuser. L’émergence fulgurante des IA génératives en est le parfait exemple… Un outil comme ChatGPT bouscule nombre de secteurs et d’entreprises, via l’automatisation de tâches autrefois confiées à l’humain, rendant certains savoir-faire obsolètes; mais aussi via la création de besoins de compétences, à l’origine de nouveaux métiers, comme celui de prompt engineer, de designer IA UX ou encore de responsable en IA éthique.

Hard, soft ou mad, les skills dans tous leurs états

Dans ce contexte, les entreprises (et les employés) doivent anticiper et se préparer à l’obsolescence des compétences (techniques). Et pour cause, toujours selon le WEF, près de la moitié (44%) des compétences des travailleurs seront perturbées au cours des cinq prochaines années. Compte tenu des outils technologiques actuels (et futurs), véritables compagnons sachants, les hard skills, c’est-à-dire les savoirs et les connaissances techniques, sont de plus en plus déléguées à la machine, toujours au fait des dernières évolutions. Pour l’humain, il est impératif de capitaliser sur les aptitudes cognitives, les savoir-être, les attitudes socioémotionnelles, les soft skills et même les mad skills, aussi appelées compétences atypiques.

Voici 5 pistes pour relever le défi de l’obsolescence accélérée des compétences.

  1. Miser sur les savoir-être
    De la capacité à résoudre des problèmes complexes à la pensée créative, en passant par l’empathie, la culture technologique, la résilience, l’écoute active, le leadership ou la pensée systémique, les soft skills (au sens large) sont au cœur des compétences du futur. Les mettre en lumière, mais aussi continuer à les développer via des formations ad hoc.
  2. Apprendre à apprendre (en permanence)
    On estime que six travailleurs sur dix auront besoin d’une formation avant 2027. Et si la capacité (et la volonté) à apprendre devenait la compétence numéro 1? Dans un monde en mutation, il faut pouvoir évoluer, progresser, se former en permanence, faisant la part belle aux esprits agiles et curieux. Du côté des entreprises, il faut plus que jamais repenser l’offre de formation.
  3. Donner un sens à ses aptitudes
    Compte tenu des défis écologiques, des nouveaux besoins de compétences et de métiers émergent. Encore une fois, il faut pouvoir saisir la balle au bond et s’engouffrer dans ces filières. Pour les dirigeants, ce sont autant d’opportunités de se réinventer et de s’engager sur le plan ESG.
  4. Valoriser son originalité
    Appelées «mad skills», ces compétences atypiques, autrefois dissimulées, peuvent devenir des atouts: une passion comme le gaming, un trait de caractère hors des clous ou un profil «neurodivergent» (troubles DYS, TDAH, etc.). Pour les entreprises, c’est aussi un axe d’inclusivité, synonyme de gains de performance.
  5. Repenser le recrutement
    Qui dit obsolescence des compétences, dit nouvelles formes de recrutement. Logique, mais pas simple pour autant…. Comment tenir compte des compétences comportementales, évaluer les soft skills, ouvrir de nouveaux canaux de recrutement, etc. ?

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