En peu de temps, l’intelligence artificielle (IA) s’est imposée comme une technologie incontournable, transformant en profondeur notre société. D’OpenAI à Anthropic, le raz-de-marée est venu des États-Unis, mais d’autres pays s’engouffrent dans la brèche. Quelle est la place de la Belgique dans cette révolution?
ChatGPT est un tournant majeur de notre histoire récente. En quelques mois, l’outil conversationnel d’OpenAI a dévoilé au monde entier les (super-)pouvoirs des IA génératives. Depuis, la technologie bouleverse notre quotidien, la vie des entreprises, la réalité de milliers d’emplois. Avec OpenAI ou Meta face à Tencent ou DeepSeek, les États-Unis et la Chine occupent le terrain. À coup des milliards, les deux géants ont bien compris les enjeux stratégiques de cette technologie disruptive. En face, l’Europe est à la traîne et boxe dans une autre catégorie, malgré des initiatives pour se faire sa place «différente». Et la Belgique?
Une dynamique incontestable
Comme souvent, la Belgique ne se débrouille pas trop mal. Pour preuve, une candidature déposée pour accueillir une usine d’intelligence artificielle (IA) sur son sol, dans le cadre du programme européen InvestAI. Par ailleurs, outre une adoption massive dans les entreprises, les startups belges se saisissent aussi du potentiel de l’IA. Le premier baromètre de Start it @KBC – le plus grand accélérateur du pays et d’Europe – affirme que 50% des jeunes pousses accompagnées se concentrent sur cette technologie. Pareille observation dans une autre étude récente, il ressort que plus de 1.500 entreprises nationales ont une forme d’activité «à base d’IA».
Dresser la «bête» IA
Voir émerger un ChatGPT belge est évidemment un fantasme. Pour nos pépites, il s’agit surtout d’utiliser, améliorer, dresser ou adapter les outils existants, développés par les géants de la Tech, afin de proposer des produits sur mesure. Et les exemples ne manquent pas! De la startup bruxelloise Leexi, qui propose des solutions de prises de notes boostées à l’IA, à l’assistant commercial IA des Gantois de chez Uman, en passant par TechWolf, Robovision, Vintecc ou Faktion. Autant de jeunes pousses qui rêvent de devenir la prochaine licorne nationale. En filigrane de ces succès, un terreau favorable offert par notre petit pays.
Un écosystème actif
Malgré sa taille, la Belgique regorge de ressources: une formation de grande qualité, une recherche pointue, des capitaux et des réseaux de plus en plus structurés. Ainsi, un nouvel écosystème de la Tech émerge, grâce à des programmes (AI4Belgium, DigitalWallonia4.ai, etc.) et des initiatives publiques ou privées pertinentes: incubateurs (le projet WAT ou The Brain), campus digitaux (BeCentral, etc.), centre d’expertise en intelligence artificielle, etc. Cerise sur le gâteau, la Belgique bénéficie d’une fiscalité avantageuse, avec des leviers clés comme la DRI et la DPP, qui allègent la charge fiscale pour les entreprises innovantes.
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