Comme un chef d’orchestre, le dirigeant d’entreprises doit guider son entreprise vers ses objectifs, malgré des cadences toujours plus irrégulières. En 2025, la partition s’annonce particulièrement exigeante…
Du contexte géopolitique à la pénurie de talents, en passant par la révolution de l’IA, plusieurs gros morceaux se profilent sur l’horizon des entreprises. Comme un maestro, vous devez être capable de vous préparer a minima pour pouvoir orchestrer les mouvements de votre entreprise et danser avec les évènements. Voici les principaux «tubes» qui vont dicter le rythme de 2025.
1. Accorder ses violons dans un monde désaccordé
Donald Trump élu, les marchés bondissaient. Preuve que le président des États-Unis ne laisse rien ni personne indifférent. Avec l’homme d’affaires au pouvoir de la première puissance militaire, 2025 risque d’être une boîte à surprises. Au-delà de l’élection américaine, les tensions géopolitiques explosent partout sur la planète. De Gaza à l’Ukraine, en passant par le Liban ou la mer de Chine, les fractures sont profondes, faisant peser des conséquences (entre autres, économiques) aussi imprévisibles que dramatiques. Pareil en Europe, où le climat politique et social est orageux.
2. Composer avec l’instabilité économique
La Commission européenne prévoit un léger rebond de la croissance (1,3% contre 0,8% en 2024) et la poursuite de la baisse de l’inflation (2,1%, contre 2,4% en 2024). Mais ce tableau plus favorable n’est pas sans réserve, puisque la géopolitique mondiale peut, à tout moment, renverser la table… En outre, les prévisibles mesures protectionnistes américaines pourraient aggraver les guerres commerciales, pénalisant une Europe très dépendante des échanges commerciaux. Enfin, un ralentissement prolongé de la croissance chinoise risque de plomber l’économie mondiale.
3. Diriger le grand orchestre de la transition
Nécessaire, voire indispensable, mais complexe à mettre en œuvre, la transition énergétique et environnementale symbolise autant d’opportunités que de risques. Une chose est certaine, la pression réglementaire (directive CSRD, etc.) et sociétale se durcit et il est donc impensable de détourner le regard. Pour les entreprises, demeure un défi majeur: aligner performance économique et objectifs durables.
4. Accompagner le rythme de l’intelligence artificielle
Il y a moins de deux ans, ChatGPT était encore une histoire de nerd. Désormais, les outils d’IA générative sont une priorité pour tous les dirigeants. Malgré tout, le challenge, notamment celui de l’intégration, est de taille pour parvenir à exploiter toutes ses dimensions. Mais l’IA n’est pas le seul défi technologique pour les dirigeants… La cybersécurité incarne un autre cheval de bataille du présent et du futur.
5. Chorégraphier la résilience des chaînes d’approvisionnement
En raison des tensions géopolitiques, la sécurité, la visibilité et l’agilité des supply chains deviennent des priorités stratégiques. Le covid a mis le doigt là où cela fait mal et plus aucun dirigeant ne peut ignorer le risque d’une trop grande dépendance. Du côté des marchés de l’énergie, la dépendance européenne est, évidemment, un énorme caillou dans la chaussure des dirigeants.
6. Ajuster sa partition à la valse des talents
Cela pourrait ressembler à un marronnier, mais le défi est bien réel: la pénurie de compétences s’accentue et provoque une véritable guerre des talents. Près de 2/3 des PME déclarent ne pas pouvoir trouver les talents nécessaires. Les dirigeants doivent donc redoubler d’efforts pour attirer et fidéliser les profils clés, notamment dans les domaines technologiques.
7. Moduler les notes sensibles du financement
Pour les entreprises, la trésorerie est un défi permanent, compte tenu des perturbations économiques récentes, des coûts de production en hausse, de l’allongement des délais de paiement, etc. Dans ce contexte, l’accès au financement reste, plus que jamais, un enjeu vital pour les entreprises.
Si ce semble retentir comme une symphonie de Mahler, intense et tourmentée, la partition est encore à écrire. En musiciens expérimentés et inspirés, nul doute que les dirigeants sont capables de trouver les instruments et les notes pour s’accorder au rythme, voire donner le tempo.