Avoir raison trop tôt ou avoir simplement tort: ces 3 innovations ont fait un flop

Désastre technique, bide commercial ou fausse bonne idée, la liste des innovations «ratées» est longue. Et pour cause, innover demeure un art fragile! Sur le fil des idées, entre la volonté de réussir et la peur de l’échec, les innovateurs ont le mérite d’oser, d’explorer des territoires inconnus et de repousser les limites de la créativité…

L’innovation est sur toutes les lèvres, dans toutes les langues. Dans toutes les stratégies, sur toutes les tables dirigeantes, la créativité est invoquée, stimulée, espérée. Bien entendu, innover n’a rien de neuf. L’être humain a toujours cherché (et trouvé) de nouvelles façons de faire, des techniques inédites, des approches novatrices, etc. Des Sumériens à Léonard de Vinci, des habitants de la vallée de l’Indus à Marie Curie, de Nikola Tesla à Elon Musk, «sortir des sentiers battus» est dans nos gènes. Cela ne rend pas la tâche plus aisée pour autant… Car innover, c’est prendre le risque de se tromper. Bonne nouvelle: la culture de l’échec n’a jamais été autant valorisée. Certes, tous ne se relèvent pas après la chute, mais les exemples de fiascos montrent combien il est difficile de prévoir la réussite d’une innovation. La preuve avec Google, dont on ne compte plus les déconfitures et les projets arrêtés. Voici 3 histoires d’échecs emblématiques!

1. Le Concorde, quand la chute compte autant que l’atterrissage

Véritable histoire de fierté nationale, le Concorde a aussi été un symbole d’innovation technologique de pointe. Le premier avion de ligne supersonique au monde, capable de voler à des vitesses supérieures à deux fois la vitesse du son. Grâce au Concorde, conçu par des constructeurs aéronautiques français et britanniques, Paris n’était plus qu’à 3 h 30 de New York… Après un vol inaugural en 1969, son exploitation commerciale durera de 1976 à 2003, avec environ 20.000 vols commerciaux au compteur. C’est peu, car derrière la réussite technologique se cache un cuisant échec commercial. Outre un terrible accident en juillet 2000, le «grand oiseau blanc» a été confronté à de réels problèmes de rentabilité, à cause de coûts de production élevés, de limitations en matière de capacité de passagers, etc. Malgré tout, le Concorde constitue une source d’inspiration, laissant un précieux héritage pour l’industrie aéronautique française.

2. Le métavers, quand le virtuel se heurte au réel

Les mondes virtuels ne datent pas d’hier… En 1992, dans son roman «Snow Crash», Neal Stephenson plaçait le concept de métavers. Dix ans plus tard, Seconde Life offrait à ses millions d’utilisateurs une vie 100% numérique. Quand le groupe Meta, anciennement Facebook, annonce son métavers en octobre 2021, c’est l’effervescence: Horizon Worlds allait changer notre quotidien à jamais, nous allions tous avoir notre avatar virtuel. Sauf que le métavers de Meta, une bagatelle à 13 milliards de dollars, est vite apparu comme un désert digital, où se croisaient 200.000 «pauvres» utilisateurs. Les raisons du flop sont multiples, mais les analystes pointent surtout le décalage entre les promesses d’immersion et la qualité finale d’Horizon Worlds. Le bide de Meta aura précipité la chute du marché du métavers, mais cela ne veut pas dire que la révolution des mondes virtuels n’aura pas lieu… Mark Zuckerberg a peut-être juste mis la charrue avant les bœufs.

3. La 5e roue auto, quand la théorie ne rejoint pas la pratique

Dès les origines du véhicule à moteur, l’idée d’une cinquième roue trotte dans la tête des plus créatifs. C’est le cas de Brooks Walker, inventeur américain aux 250 brevets! Dans les années 30, il trouve une solution aux difficultés de stationnement, grâce à une cinquième roue montée à l’arrière. Perpendiculaire aux autres roues, celle-ci soulève la voiture pour la garer plus facilement. Pendant 40 ans, Walter va améliorer son dispositif et tenter de le vendre à l’industrie automobile… en vain! Malgré des essais concluants, sur une Packard 29 et plus tard sur une Packard Cavalier, son invention ne convainc pas les constructeurs, à cause d’un inconvénient majeur: la cinquième roue «mangeait» l’espace du coffre. Une bonne idée avec un gros défaut (qui a fait des émules en Égypte), définitivement enterrée avec l’arrivée du park assist électronique.

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